Ferme d’élevage Veno

Hanna, Alberta

 

Type de projet Projet pilote d’élevage financé par la CCE
Organisation Ferme d’élevage Veno
Pays Canada
Région Hanna, Alberta
Type de prairie Prairie mixte
Nbre de têtes de bétail 600 paires vache-veau
Hectares 5 050
Langue Anglais
Date de modification Août 2015

 

Avec son mari, Murray McArthur, Marj Veno a fait croître son exploitation, qui est passée d’un troupeau de 120 têtes de bétail commercial à un élevage de 300 bovins de race et de 300 vaches Angus commerciales, élevés sur 5 050 hectares correspondant pour l’essentiel à des parcours naturels. La ferme se centre sur le broutage, et le temps consacré à l’engraissement est limité. Elle utilise les parcours ainsi qu’un peu de fourrage de réensemencement, les premiers assurant une part importante du broutage de fin d’automne et d’hiver.

Mme Veno et son mari tiennent des registres rigoureux sur le broutage, dans lesquels ils consignent entre autres le nombre de bovins ainsi que les dates de la mise à l’herbe et de la rentrée du bétail pour chaque pâturage. Grâce à leur longue expérience, ils ont acquis une bonne connaissance de la qualité du fourrage dans leurs champs à différentes époques de l’année. Tous les ans, ils prévoient une quantité suffisante d’herbes indigènes pour le broutage d’hiver.

Si le fourrage naturel mis en réserve en vue du broutage d’hiver assure suffisamment d’herbe de qualité pour répondre au besoin des vaches en mi-gestation, bon nombre de pâturages situés en zone spéciale n’offrent pas au bétail un endroit où s’abriter du vent. On s’est donc servi du Wintering Site Assessment and Design Tool (WSADT, outil de conception et d’évaluation des sites d’hivernage), créé par Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC), l’Alberta Agriculture and Rural Development (ARD, ministère de l’Agriculture et du Développement rural de l’Alberta) et l’Agricultural Research and Extension Council of Alberta (ARECA, conseil de recherche et de vulgarisation dans le domaine agricole), pour évaluer des sites de rechange pour le broutage d’hiver dans les parcours naturels. Un endroit adéquat a été trouvé pour environ 150 vaches, ce qui a favorisé l’utilisation de fourrage naturel aussi tard qu’à la fin de l’automne et même pour le broutage d’hiver. L’installation d’un brise-vent portatif a permis aux vaches de rester dans le parcours naturel jusqu’à la fin de l’automne et durant les premiers mois d’hiver. Au besoin, on a dispersé des balles de foin comme supplément à l’herbe mise en réserve. (Quand il faisait vraiment froid, on donnait par jour au bétail environ 8 lb, soit un peu plus de 3,5 kg, par tête ou deux balles de foin.)

Par ailleurs, le fumier des vaches est resté dans les pâturages au lieu de s’accumuler dans une installation fermée d’engraissement sur le terrain environnant la maison des propriétaires, ou bien de se retrouve dans les zones boisées ou buissonnantes d’autres champs. Les abris contre le vent peuvent être déplacés périodiquement pour éviter une accumulation excessive de nutriments provenant du fumier. Ce dernier, de même que les résidus d’aliments, a été répandu à la herse au printemps 2015, selon les besoins, afin d’assurer la croissance de l’herbe.

On a évalué les caractéristiques des plantes et du sol ainsi que le nombre total de jours de broutage sur le site, afin de déterminer si l’usage de brise-vent portatifs dans les pâturages libres tard dans l’année était indiqué. À l’été 2014, on a procédé à l’inventaire des espèces végétales et fait une évaluation de la santé des parcours. L’information ainsi recueillie, de même que la connaissance du site qu’ont les propriétaires de la ferme, pour surveiller les impacts respectifs du broutage d’hiver et de l’alimentation contrôlée dans les pâturages libres.

Les données  historiques sur le sol ont été jointes aux résultats de l’analyse des échantillons de sol prélevés au début de l’automne et seront comparées aux résultats concernant les échantillons pris sur le site en 2105 et par la suite. On a également fait un suivi de la teneur en microéléments et macro-éléments nutritifs, des matières organiques et des populations microbiennes dans le sol. De plus, on a évalué périodiquement l’état physique des vaches pour s’assurer  qu’elles étaient bien nourries et disposaient d’un bon abri durant la période d’engraissement de l’hiver (aucune dégradation de leur état n’a été observée). Mentionnons par ailleurs que les coûts de l’hivernage (alimentation et mise en réserve) ont diminué.

Le projet met en lumière la volonté de Mme Veno d’améliorer la durabilité de ses ressources en fourrage. Elle a exposé ses points de vue et ses expériences aux participants de la Western Canadian Grazing Conference (conférence sur le pâturage dans l’Ouest Canadien), tenue à Edmonton, en Alberta, en décembre 2014. Mme Veno a raconté comment elle avait optimisé ses ressources en eau au sein des pâturages afin de répartir le broutage plus uniformément que ce qui avait été fait par le passé, et signalé que ses efforts avaient été récompensés par la multiplication des arbres et des bocages dans les secteurs riverains de sa propriété. Elle a également souligné l’importance de faire preuve de souplesse et la nécessité de s’adapter aux fluctuations climatiques orchestrées par Dame Nature, mentionnant également qu’il est essentiel d’établir un plan de rechange (conservation ou mise en réserve de fourrage dans un autre endroit) lorsqu’on dresse le plan de broutage annuel.