Type de projet | Projet pilote d’élevage financé par la CCE |
Organisation | Ferme d’élevage Plan de Álamos |
Pays | Mexique |
Région | Municipalités de Villa Ahumada et de Chihuahua, État de Chihuahua |
Type de prairie | Pâturages touffus et pâturages halophytes |
Nbre de têtes de bétail | 800 |
Hectares | 12 000 |
Langue | Espagnol |
Date de modification | Août 2015 |
Située dans les vallées centrales de l’État de Chihuahua, où l’on trouve les dernières vallées sans terres cultivées de ce dernier, la ferme d’élevage Plan de Álamos fait partie de la région terrestre prioritaire appelée « Pastizales de Flores Magón y Sierra del Nido ». Dans le cadre du projet de collaboration lancé pour la conservation des prairies par les organismes Rocky Mountain Bird Observatory et IMC Vida Silvestre, la ferme reçoit le soutien de la Commission de coopération environnementale (CCE) et de la National Fish and Wildlife Foundation (Fondation nationale pour les pêches et la faune) des États-Unis.
L’élevage constitue la principale activité de l’exploitation, qui élève 800 bovins dont 120 sont de race Hereford, le reste se composant de bétail commercial. Outre l’élevage, la ferme s’adonne également à la culture des noyers (arbre de la noix de pacane) sur un terrain de 30 hectares, ainsi qu’un petit vignoble et un pré de luzerne de 100 hectares qui produit du fourrage pour l’engraissement des bêtes.
Le propriétaire de la ferme, Alberto Terrazas, appartient à une famille qui pratique l’élevage depuis plus de 100 ans. Actif et enthousiaste, il met constamment en œuvre sur sa propriété des projets de gestion des pâturages et de conservation du sol et de l’eau. Sa priorité réside dans la conservation des pâturages, en particulier ceux formés d’espèces d’arbustives indigènes, mais il a aussi réalisé à titre personnel diverses expériences en matière de contrôle des arbustes ainsi que de réensemencement et de constitution de banques de semences visant des espèces de pâturages touffus telles que le boutelou grêle (Bouteloua gracilis).
Un ruisseau semi-permanent traverse la ferme Plan de Alamos, dont la topographie est très variée. L’exploitation est située dans une région qui revêt une grande importance pour la préservation de la biodiversité des prairies. On y trouve cinq types d’écosystèmes : un marécage, une zone riveraine, un pâturage halophyte, un pâturage touffu où croît le mesquite et le mimosa épineux, un matorral désertique et un pré touffu parsemé de chênes. Une grande diversité d’espèces d’oiseaux y trouvent un habitat, et le lieu correspond à un corridor écologique pour des espèces locales d’intérêt, par exemple le jaguarondi(ou chat loutre) et l’ours noir.
Dans les pâturages de la ferme Plan de Álamos, on observe trois principales menaces sur le plan écologique : 1) l’envahissement par le mesquite et d’autres espèces arbustives comme le mimosa épineux (Acacia constricta); 2) l’envahissement par une espèce d’éragrostide (Lehmann Lovegrass); 3) le manque d’espèces indigènes vivaces de graminées touffues. Ces trois facteurs affectent l’industrie de l’élevage, donne du fourrage de piètre qualité et ont pour effet de fragmenter l’habitat d’espèces fauniques indigènes.
La ferme, qui est en train de se convertir au pâturage en rotation, gère trois troupeaux de bétail répartis dans 40 enclos. La capacité de charge est actuellement modérée, soit de 14 hectares par unité animale (ha/UA), mais l’exploitation veut instaurer un régime de pâturage en rotation dans 61 enclos et à avoir un seul troupeau à gérer.
En vertu du plan de gestion intégrale des pâturages dont on a convenu avec la ferme, 13 rampes de fuite ont été installées dans les bassins d’eau pour éviter que les oiseaux se noient, et on a aménagé trois nids artificiels pour le faucon à ventre noiret installé six kilomètres de clôtures (en évitant de nuire à la faune) pour diviser les enclos. Mentionnons en outre qu’on veut délaisser l’utilisation des retenues d’eau et qu’on a déjà construit deux bassins avec abreuvoir, chacun ayant une capacité de 20 000 litres. On a également installé trois kilomètres de conduits à usages multiples, plus précisément 1,5 km de conduits de deux pouces (un peu plus de 5 cm), le reste se composant de conduits d’un pouce (2,54 cm). Quant à la végétation, précisons que 180 hectares de mesquite et 70 hectares de mimosa épineux (Acacia constricta) ont fait l’objet d’une gestion particulière et qu’on a réduit leur population, parvenant à éliminer 80 % de la couverture arbustive de ces espèces envahissantes.
La stratégie de gestion relative au mesquite et à d’autres espèces arbustives envahissantes consiste à élargir les zones de pâturages ouverts, de façon à les relier entre elles pour agrandir l’habitat d’oiseaux tels que l’aigle royal, le faucon à ventre noiret la buse de Swainson. Enfin, en procédant au déboisement des formations de mesquite, on favorise la rétention de l’eau de pluie ainsi que la croissance d’herbes et de broussailles dont la présence est bénéfique.